Les anciens militaires de l’Armée nationale populaire espèrent profiter de la reprise des marches à travers le pays pour mieux faire entendre leurs nombreuses revendications.
Leur colère dure depuis 2008. Le 18 mars, près de 5 000 blessés, amputés et retraités de l’Armée nationale populaire (ANP) ont, une nouvelle fois causé un encombrement à l’entrée d’Alger, dont les entrées et les sorties ont été filtrées par un important dispositif de la police et de la gendarmerie.
Cette fois, ils s’étaient donné rendez-vous à Bentalha, dans la banlieue sud de la capitale et ont tenté une marche au pas de course pour entrer dans la capitale, de nuit, afin de se faire entendre par les autorités. Un « assaut » qui s’est soldé par près de 500 arrestations. La réponse musclée des autorités a été accueillie comme une déclaration de guerre par ces retraités de l’ANP, désireux d’exprimer leurs revendications socio-professionnelles.
Le lendemain, le ministère de la Défense a tenté de dégonfler la polémique via un communiqué annonçant des révisions du Code des pensions militaires afin de permettre l’examen et la régularisation de la situation de plusieurs catégories d’anciens militaires. Une concession qui ne masque pas une amère réalité : les retraités de l’armée mécontents seraient plus de 288 000, en se basant sur le nombre de dossiers déposés auprès des services sociaux du ministère de la Défense. Selon les leaders du mouvement, ils sont même plus de 400 000.
Leurs revendications sont aussi diverses que les cas sont particuliers : tel soldat estime qu’il a été injustement radié pour indiscipline, un blessé réclame une meilleure prise en charge médicale, quand un autre juge sa pension de retraite insuffisante…