Expropriation pour le projet du Port de Ndayane : Des impactés ouvrent un front contre la procédure

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Dans le cadre de la réalisation du Port de Ndayane, certains impactés ruent dans les brancards pour dénoncer le processus d’expropriation mis en place par les autorités.

Alors que les impactés sont invités à se présenter aux préfectures de Rufisque et Mbour pour le processus d’expropriation dans le cadre du projet du Port de Ndayane, certains d’entre eux, résidant dans la localité de Toubab Dialaw, ont pris la voie de la défiance. Pour cause, ont-ils fait savoir mercredi, le processus a été biaisé par l’Etat, qui a fait fi des dispositions préalables pour un tel exercice.

«Trop c’est trop ! Ils nous parlent non seulement de pôle, mais aussi du projet de Dp World qui, au début, était censé être sur 350 ha. De 350, ils sont passés à 450 hectares, ensuite 600, 1200, et aujourd’hui, c’est 1800 hectares. Ça veut dire que ce n’est pas du sérieux. Ils ne respectent même pas les procédures normales d’expropriation», a indiqué Dieynaba Ngom Barry, membre du collectif mis en place à l’occasion. «Ils sont en train d’appeler les gens pour qu’ils viennent aux préfectures de Rufisque et Mbour pour signer des papiers. Nous appelons les impactés à ne pas signer, parce qu’ils ne sont pas dans la légalité. Ils ne peuvent nous exiger quoi que ce soit. Une loi d’expropriation ne peut exister avant l’étude d’impact environnemental et social», a-t-elle brandi, se désolant que le résultat de l’étude environnementale, censé être accessible à tout le monde, ne puisse être disponible pour eux. «Nous n’allons pas mourir en silence, nous ne l’accepterons pas.

C’est du banditisme foncier qui est en train d’être opéré ici», a-t-elle crié haut et fort. «Nous sommes des citoyens et respectons tout ce qui se fait dans la légalité. Quand il s’agit d’utilité publique, on ne peut pas s’y opposer, mais à condition que l’Etat lui-même marche dans la légalité», a posé Dr Abdourahamane Diouf, membre du collectif. «Il y a six conditions préalables pour une expropriation, et toutes n’ont pas été respectées par l’Etat», a fait comprendre Dr Diouf, affirmant avoir refusé de signer lors de sa rencontre avec la Commission à la Préfecture de Rufisque. Il a cité, entre autres préalables «non respectés», l’acte de cessibilité qu’aucun impacté n’a reçu et l’enregistrement au niveau du Conservateur des Domaines. «Le décret portant expropriation sur 1200 hectares a été signé en janvier 2021 et l’étude d’impact a été réalisée au mois de juin 2021», a-t-il relevé comme incohérence notoire dans ce projet qui va faire sauter leurs propriétés. Suffisant pour l’homme politique de crier au scandale. «Nous sommes en face d’un Etat voyou. Mountaga Sy a été le bulldozer pour exproprier dans le projet du Ter, et il a été encore choisi par Macky Sall pour faire le boulot ici», a déploré Dr Diouf, qui relève «le manque de sérieux et la partisannerie manifeste» affichés dans l’exécution de la procédure d’expropriation.