Idrissa Seck, candidat à l’élection présidentielle, s’exprime sur le suivi des partisans d’Ousmane Sonko par les autorités et affirme avoir introduit Internet au Sénégal, Senego a vérifié et c’est une affirmation incorrecte.
Idrissa Seck annonce sa candidature et aborde le suivi des partisans d’Ousmane Sonko
Lors d’une conférence de presse tenue hier à Thiès, Idrissa Seck a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle et discuté du droit du président Macky Sall à se présenter en 2024. Il a également évoqué les ennuis judiciaires des partisans d’Ousmane Sonko, arrêtés suite à des publications jugées diffamatoires ou incitant à l’insurrection.
Conseils aux partisans d’Ousmane Sonko et affirmation erronée d’Idrissa Seck
Idrissa Seck a prodigué des conseils aux partisans d’Ousmane Sonko, les mettant en garde contre les capacités de suivi des autorités sur les réseaux sociaux : “ce que vous ne savez pas c’est que lorsque vous vous exprimez sur les réseaux sociaux, Le gouvernement a le pouvoir de vous suivre […] je vous parle en connaissance de cause, car je suis la première personne qui a amené l’Internet au Sénégal, donc je sais ce que je dis.”
Toutefois, cette affirmation est incorrecte. En effet, Idrissa Seck n’est pas la première personne à avoir introduit Internet au Sénégal. Lorsque l’internet arrivait au Sénégal, il était opposant au régime de Abdou Diouf.
L’arrivée d’Internet au Sénégal et la véritable histoire de Metissacana
La date exacte de l’arrivée d’Internet au Sénégal n’est pas clairement établie, mais on sait qu’en 1996, le premier cybercafé de l’Afrique de l’Ouest, Metissacana, a ouvert ses portes à Dakar. Il a été fondé par la styliste sénégalaise Oumou Sy, son mari Michel Mavros et Alexis Sikorsky. Leur société, également appelée Metissacana, est devenue le principal serveur du pays avec l’entreprise publique de télécommunications Télécom Plus.
Avant même l’implémentation de Metissacana, la première connexion Internet de 64 kbps avait relié le Sénégal au monde du web à la fin de l’année 1995.
Conclusion : la vérification des faits et l’importance de l’exactitude des informations
Une autre affirmation d’Idrissa Seck concerne la capacité des autorités à suivre les individus sur les réseaux sociaux. Cette déclaration n’est pas totalement exacte, car la plupart des réseaux sociaux utilisent un chiffrement de bout en bout, que ce soit sur WhatsApp, Facebook, Instagram ou d’autres plateformes appartenant à la même entreprise. Ce chiffrement empêche les personnes extérieures au serveur d’accéder aux données des utilisateurs.
Cependant, les autorités peuvent obtenir des informations sur les activités des utilisateurs de réseaux sociaux en visitant leurs comptes lorsqu’ils ont accès à ces comptes, si les utilisateurs rendent leurs publications publiques ou si leurs amis partagent ces publications avec des captures d’écran. Dans de tels cas, n’importe qui, y compris les autorités, pourrait avoir accès aux informations.
Il est important de noter que l’Internet dont parle Idrissa Seck date d’il y a plusieurs années, et le piratage des comptes est devenu beaucoup plus compliqué qu’auparavant. Ainsi, bien que les autorités puissent avoir un certain niveau de surveillance sur les réseaux sociaux, le chiffrement de bout en bout et les mesures de sécurité modernes rendent cette surveillance limitée et moins intrusive qu’il ne l’affirme.
Cet article démontre l’importance de vérifier les faits et de corriger les déclarations erronées des politiques pour garantir l’objectivité et la justesse des informations. Dans ce cas précis, l’affirmation d’Idrissa Seck sur son rôle dans l’introduction d’Internet au Sénégal s’avère inexacte.