- Résumé de l’œuvre Sous les feux de l’amour
Le roman Sous les feux de l’amour raconte l’histoire d’un jeune enseignant, le personnage principal, Modou. Il fut affecté dans un village en région centre du pays. Il embrassa ainsi ce métier qu’il a toujours aimé et a bien voulu épouser par amour. Il transporta à l’école les règles d’éthique que lui a toujours enseignées son défunt papa. Après un an de service dans ce village, il tombera sous le charme d’une de ses anciennes élèves, Zahra, avec la ferme intention d’en faire une épouse dans les plus brefs délais. Hélas, il fut tenu de prendre son mal en patience vu que le papa de la fille, comme tout parent, voulait voir son enfant avoir au moins le baccalauréat avant de la marier. Ainsi commença une longue histoire d’amour où Modou passera par toutes les émotions. Entre la nostalgie d’un passé rose, la réalité d’un présent douteux et le regret de son défunt père, Modou se sert de sa foi et de la bonne éducation que lui a laissée son défunt papa pour gérer toutes les situations devant lesquelles le destin a eu à le mettre.
- L’auteur
Monsieur Amadou SOKHNA est un enseignant, professeur de Lettres-Anglais. Il est né en 1988 à Médina Sabakh, chef lieu d’arrondissement situé dans la région de Kaolack, département de Nioro du Rip. Il a fait ses études élémentaires et moyennes à Médina Sabakh avant d’aller au lycée Maba Diakhou Bâ de Nioro du Rip où il obtiendra le baccalauréat en série L’1. Il fut ensuite orienté au département d’Anglais de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il est titulaire d’une licence d’Anglais, avec un certificat de spécialisation en civilisation britannique. Amadou Sokhna est aussi titulaire d’un CAE-CEM (Certificat d’aptitude à l’enseignement dans les collèges d’enseignement moyens) obtenu après deux années de formation à la FASTEF (Facultés des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation.
- Analyse de l’œuvre Sous les feux de l’amour
L’ouvrage que voici s’inscrit dans une démarche rigoureuse d’une réflexion profonde nous embarquant dans une histoire reflétant le vécu de tous les sénégalais.
Sous les feux de l’amour est le premier roman de l’écrivain Amadou SOKHNA qui est aussi un enseignant, un professeur de Lettres-Anglais.
L’importance n’est pas de trouver une histoire à raconter, des événements perlés à étaler dans le cadre de l’écriture d’une œuvre romanesque. Mais il faut trouver une histoire originale, celle qui sort des sentiers battus. Ce roman intitulé Sous les feux de l’amour, est un ouvrage qui se singularise par son style, son originalité et par sa démarche. Comme le disait Margarite Yourcenar » il faut toujours, pour bien écrire, avoir quelque chose à dire, et pour le dire il faut le vivre. » Amour, j’ose le dire, il est le thème moteur, c’est l’épine dorsale de ce roman. Certes des œuvres qui portent sur une histoire d’amour existent à profusion. Pourtant, dans ce lot, il y en a qui s’inscrivent inaperçus et il y en a qui s’inscrivent en lettres de marbre. Cet amour dont parle l’auteur est l’expérience vécue par Modou, le personnage principal, qui est un jeune enseignant en service dans un village, tombé sous les charmes de Zahra, une nymphe à l’âme vierge, d’une beauté inégalable.
Le choix du titre est très révélateur, il fait allusion à une dimension polysémique et évoque un dualisme complémentaire qui fonde le charme du roman.
Les feux nous brûlent et nous consument. C’est à la fois la flamme qui passionne notre volonté et nous donne l’énergie débordante de faire face aux défis. C’est aussi la lumière qui éclaire le chemin quand nous sommes obnubilés par le désir ardent de posséder l’objet convoité
Amour, un mot pittoresque et sobre, mais sa lourdeur laisse toujours des séquelles dans le cœur de celui qui aime. Ce cocktail de mots, doublé d’une compilation de notions, témoigne à suffisance que ce roman est le labyrinthe des amours folles peintes sous différentes façons avec des épisodes succulents qui ne laissent aucun lecteur indifférent.
L’amour de Modou ne cesse de s’intensifier, sa flamme consume son cœur, il piaffe d’impatience de rencontrer Zahra pour lui exposer son projet. Mais si le cœur humain trouve du repos en montant les hauteurs de l’affection, il s’arrête rarement aux pentes rapides des sentiments. C’est ce qui est arrivé à Zahra. L’occasion se présente dans un environnement calme, Modou avoua son amour à Zahra dont la réticence ne dura que le temps d’une rose pour enfin adhérer à ce projet. Alors arrive la conjugaison de deux âmes éprises d’un même sentiment et qui se submergèrent dans une houle de jouissance extrême.
Sacraliser cette relation est ainsi la volonté de Modou, qui doit prendre son mal en patience parce que le père de Zahra, Galo , refusait mordicus de marier sa fille sous prétexte qu’il souhaite la voir décrocher au minimum le baccalauréat.
Difficile à avaler la pilule, mais Modou se plia à la volonté des parents et continue à s’agripper à son amour, prêt à boire le calice jusqu’à la lie.
Alors, dans cette relation, le degré d’engagement et la fidélité de Modou ne souffraient d’aucune ambiguïté pour lui, ses principes s’accommodaient à ceux de Zahra, mais malheureusement, la fille est une ombre bizarre difficile à cerner. Malgré la confiance que lui donnait Modou, elle entretenait des amourettes avec un autre, et la déception n’a pas tardé à colorer la vie de Modou après la mauvaise nouvelle qu’elle a reçue: Zahra est enceinte d’une autre personne.
Seul dans un monde où la déception, la tristesse, et la honte meublent son temps, Modou vient de se rendre compte qu’il avait bâti un château de cartes dans un sable mouvant. Il est victime d’une négociation amoureuse qui a abouti à une déception qui ne dit pas son nom.
Éducation, un thème de prédilection qui se pose avec acuité dans le roman. Le comportement et la posture de Modou renseignent qu’il a reçu une bonne éducation. Le sens de responsabilité, sa piété et le respect qu’il affiche serviront de leçons aux lecteurs. L’écrivain en profite pour fustiger certains comportements des enseignants qui ne répondent pas à l’appel de l’éthique et de la morale professionnelle. Pour lui, l’enseignant est le bâtisseur de la nation qui doit faire flotter partout le drapeau du savoir. Par la même occasion, il invite aussi les apprenants à se discipliner car sans la discipline rien de bon ne sera acquis. Par ailleurs le problème du mariage est soulevé dans ce roman, Amadou SOKHNA n’a pas raté l’occasion pour critiquer certaines viles considérations qui se jouent dans certaines familles. Elles font du mariage un alliage de souches mais pas d’amour. Pour d’autres, l’avoir prime sur l’amour et ils se laissent domptés par l’appât du gain.
La cohabitation des religions est agitée, l’exemple d’Albert et Modou le démontre.
- L’écriture
Parlant de l’écriture, on est servi à suffisance et on est régalé à satiété vu qu’Amadou SOKHNA a déployé une galerie de procédés au gré d’un style mouvementé avec des acrobaties verbales de rares élégances langagières. Il n’est pas du tout vrai que pour exprimer une pensée claire, les mots arrivent aisément. De grands écrivains ont avoué leurs souffrances, leurs affres devant la feuille blanche où les idées refusaient de se laisser prendre dans le réseau subtil des mots. Force est de reconnaître qu’Amadou SOKHNA n’a pas eu cette difficulté, cette aisance dans l’écriture se justifie dans l’emploi des procédés et tournures qui peuvent nous servir d’aiguillon dans notre vie professionnelle.
Voltaire n’a pas tort de dire qu’on s’accoutume à bien parler en lisant souvent ceux qui ont bien écrit. L’auteur de Sous les feux de l’amour, M. Amadou SOKHNA a aiguisé sa plume pour nous servir une recette succulente et facile à digérer.
Ce roman est pour moi un ami, un conseiller, un consolateur éloquent et calme, dont je ne voulais pas épuiser vite les pages, et que je garderai pour les grandes occasions.
Je suis content d’avoir lu cet ouvrage sortant des mains d’un jeune enseignant qui, au lieu d’arpenter le chemin de l’avoir en mettant tous les devoirs en étiquettes la morale en simagrées, il longe la route épineuse du savoir pour honorer à la fois sa corporation et sa génération.